Résolution sur l'Algérie

CONSEIL DE ROME, 21-22 janvier 1997

L'Internationale Socialiste,

Exprime sa profonde préoccupation et son emotion face à la spirale meurtrière que subit le peuple algérien depuis cinq ans. La multiplication des assassinats, massacres collectifs et des attentats aveugles allonge sans cesse la liste des victimes. Otage de la violence et condamnée à se taire, la population algérienne vit dans un climat de terreur aggravé par des conditions sociales et économiques désastreuses.

Pourtant le peuple algérien a largement exprimé sa profonde aspiration à la paix et à la démocratie. Une solution politique aurait pu être trouvée après l'élection présidentielle. L'occasion n'a pas été saisie. Le référendum sur la constitution de 1995 ainsi que les nouvelles lois qui limitent, encadrent et contrôlent totalement le fonctionnement des partis politiques et de la presse indépendante marquent un grave recul de la démocratie.

Exprime sa vive préoccupation quant à l'absence de garanties politiques, techniques et de contrôle des élections législatives projetées pour cette année.

Est convaincue qu'aucune solution à la crise en Algérie, aucun développement politique, économique et social ne peut être envisagé sans le retour à la paix et à la stabilité.

Appelle le pouvoir et toutes les forces politiques et sociales qui condamnent et rejettent la violence et le terrorisme, à ouvrir un vrai dialogue pour enclencher une dynamique de paix capable de rendre l'espoir au peuple algérien et d'assurer la liberté, l'honnêteté et la régularité des élections législatives.

Assure son parti membre, le FFS, les autres partis favorables à la paix civile, les associations et la presse indépendante de son entière solidarité dans cette situation où le pouvoir et les islamistes se servent mutuellement de prétexte pour l'étouffement des libertés individuelles et collectives.

Entend contribuer par ses initiatives au niveau gouvernemental et non gouvernemental au retour à la paix et à la démocratie en Algérie.