Les origines de notre Internationale, de même que la vocation univoque de ses membres, répondent véritablement à un désir ardent d’ériger des sociétés plus justes, égalitaires, libres et démocratiques, en servant un but ultime, celui de la paix en tant que finalité, point de rencontre et progrès de diverses cultures, ethnies, croyances et nations.
Aujourd’hui, au cœur du XXIe siècle, cette vocation est toujours de mise et s’y dédier requiert un effort commun qui ne peut souffrir d’aucune hésitation, de cassandres arguant que c’est impossible, de velléités de relayer le règlement des conflits par la voie pacifique aux livres d’histoire, puisque bien au contraire, nous continuons à écrire l’Histoire, nous sommes appelés à en être les protagonistes, à continuer à croire en la raison, en notre Internationale comme nouveau carrefour et nouvel instrument de portée mondiale pour continuer à explorer des avenues d’entente collective et fraternelle.
La Colombie est l’une de ces nations dont le passé et le présent s’inscrivent sous le sceau de la violence à cause d’un conflit armé qui, pendant des décennies, a laissé des enfants orphelins et des femmes veuves, a semé la désolation et l’amertume, a créé une société fracturée et polarisée. L’Internationale Socialiste peut témoigner de la signature des accords qui ont mis fin au conflit avec les FARC-EP grâce au rôle politique crucial joué par le Parti libéral colombien.
Aujourd’hui s’offre à nous une nouvelle occasion de poursuivre le processus de réconciliation de la société colombienne, alors que le président Gustavo Petro affiche clairement sa volonté de faire taire toute forme de violence, de faire éclore la vérité, de permettre la justice, la réparation et la non-répétition pour les victimes et arriver ainsi à une « paix totale », alors qu’est amorcée une transition vers des négociations entre l’Armée de libération nationale colombienne (ELN) et l’État colombien, c’est alors que l’Internationale Socialiste prend toute son importante pour l’Amérique latine et les Caraïbes, le conflit colombien étant le plus vieux conflit de l’hémisphère occidental et l’un des plus longs au monde.
L’Internationale Socialiste a été un acteur essentiel de la remise des armes par le Mouvement du 19 avril (M19) dans les années 1990 sous l’impulsion du gouvernement du Parti libéral colombien. Aujourd’hui, dans le cadre du XXVIe Congrès de l’Internationale Socialiste, nous assurons au peuple colombien, au président Gustavo Petro et à son gouvernement, ainsi qu’à l’Armée de libération nationale (ELN) notre volonté pleine et entière de soutenir, accompagner, observer, promouvoir et faciliter toute mesure pouvant être prise par notre organisation en faveur d’une paix totale en Colombie, de la poursuite du respect des accords avec les FARC-EP et de la bonne conduite des pourparlers de paix récemment lancés avec l’Armée de libération nationale.
Les Colombiens, les Latino-Américains, les Caribéens et le monde entier méritent que notre génération puisse enfin témoigner du silence des armes et de la consolidation d’une société pacifique pour les générations à venir.