Réunion du Présidium de l’IS et Chefs d’État et de Gouvernement, Nations Unies, New York, 2017

21 Septembre 2017

Le Présidium de l’Internationale Socialiste s’est réuni au siège des Nations Unies à New York le 21 septembre 2017 à l’occasion de sa réunion annuelle au cours du segment de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies. Les principaux points à l’ordre du jour de cette réunion étaient la recherche et le maintien de la paix et de la sécurité internationales ainsi que la promotion d’une croissance économique soutenue et du développement durable, questions qui sont au cœur du travail de l’IS et de ses membres. À l’instar des années précédentes, les membres du Présidium ont été rejoints par un certain nombre de chefs d’État et de gouvernement des partis membres de l’IS, des hauts représentants des partis membres de l’IS au gouvernement et des invités. L’essence des discussions et les perspectives entendues sur les questions à l’ordre du jour ont été reprises dans la déclaration publiée à la suite de la réunion.

La réunion s’est ouverte sur une expression de sympathie et de solidarité envers les victimes du séisme majeur qui a frappé la ville de Mexico deux jours avant la réunion, et ceux qui ont été et sont toujours sur la route de puissants ouragans qui ont semé la destruction dans les Caraïbes. En présentant l’ordre du jour de la réunion, le président de l’IS George Papandreou a souligné l’importance des Nations Unies pour les sociaux-démocrates qui veulent et ont besoin d’un monde basé sur les valeurs de la coopération. Le secrétaire général de l’IS, Luis Ayala, a introduit les discussions, ajoutant qu’en tant que la plus grande famille politique au monde, avec près de 50 partis membres au gouvernement, l’IS a une capacité unique d’influence sur le débat mondial à l’égard de ces questions.

Sur le thème de la paix internationale, le Présidium a examiné avec attention la menace à la stabilité régionale et mondiale que représente la Corée du Nord. Rejoignant la réunion pour ces discussions, Kevin Rudd, ancien premier ministre australien et président de l’Asia Society Policy Institute, a présenté son point de vue en tant qu’expert sur les futurs scénarios envisageables et les moyens permettant d’atteindre une solution diplomatique. M. Rudd a défini le cadre d’une initiative diplomatique en vue d’apaiser les tensions dans la péninsule coréenne et de mettre fin au programme nucléaire de la Corée du Nord. La première étape serait que l’Accord d’armistice coréen puisse devenir un traité de paix et une reconnaissance officielle du Nord par les Etats-Unis. Ceci s’accompagnerait de garanties de sécurité extérieures apportées à l’État et au régime de Corée du Nord par la Chine, les Etats-Unis et la Russie, suivies par un retrait progressif de l’armée américaine en Corée du Sud basé sur l’élimination vérifiable de l’arsenal nucléaire.

Les membres du Présidium ont eu l’occasion d’exprimer leurs propres opinions sur la situation lors de débats approfondis, ainsi que leur solidarité envers les autres peuples et pays de la région directement affectés. La rhétorique controversée et défiante de la Corée du Nord et de l’administration américaine a provoqué de vives inquiétudes, tout comme le potentiel développement par la Corée du Sud et le Japon de leur propre dissuasion nucléaire en réponse aux menaces de la RPDC. Le sentiment général était qu’il faut faire preuve de créativité et d’optimisme, être ambitieux pour la paix et encourager le rôle que pourrait jouer l’ONU pour faciliter un gel du conflit.

Les manières dont l’insécurité et les conflits affectent un certain nombre de pays où les partis membres de l’IS sont au gouvernement ont été décrites par les chefs d’État et de gouvernement présents. Le Président Alpha Condé de la Guinée a remercié l’IS et ses membres pour leur soutien par le passé lorsque son pays faisait face à la crise Ebola. Il a rappelé l’étendue du problème du terrorisme en Afrique et, en tant que président de l’Union africaine, a souligné le besoin de trouver des solutions africaines aux problèmes africains. Ses idées sur le besoin d’une coopération interafricaine ont été partagées par son homologue du Burkina Faso, le Président Roch Marc Christian Kaboré, qui assistait à sa première réunion de l’Assemblée générale des Nations Unies en tant que chef d’État de son pays. Le Président Kaboré a expliqué que le Burkina Faso était à l’épicentre du terrorisme dans la région du Sahel, et a appelé au soutien de tous les pays et de l’ONU au groupe opérationnel du G5 Sahel nouvellement créé. Il a souligné qu’une action pour éliminer la pauvreté et le chômage des jeunes était indispensable dans la lutte contre la terreur.

Le premier ministre Pavel Filip a expliqué que la Moldavie était un pays jeune avec une histoire de conflits. Il voudrait voir le retrait des troupes étrangères de la région de la Transnistrie, puisque la paix et la sécurité sont des conditions préalables au développement et au succès économique. Une autre perspective a été partagée par le leader chypriote turc Mustafa Akinci, qui a expliqué comment l’occasion d’une véritable solution à un demi-siècle de conflit sous les auspices de l’ONU s’est conclue sans issue positive. Il a exprimé sa détermination à persister dans la quête d’une solution tant que le problème existera.

Les contributions des membres du Présidium sur les thèmes de la réunion ont porté sur les situations dans leur pays respectif et plus largement sur les menaces et les opportunités mondiales. Une vision partagée par bon nombre des participants était que le monde a besoin d’une ONU forte qui œuvre en faveur de principes et de règles communs, avec solidarité et dans le respect des droits de l’homme. Les initiatives multilatérales sont plus importantes que jamais pour régler les conflits, lutter contre la pauvreté et les inégalités, promouvoir le développement durable et garantir l’avenir de la planète par une action concertée sur les changements climatiques.

Les membres du Présidium de l’IS ayant participé à la réunion sont George Papandreou, président de l’IS ; Luis Ayala, secrétaire général de l’IS ; les vice-présidents de l’IS Victor Benoit (Haïti), Elsa Espinoza (Mexique), Eero Heinäluoma (Finlande), Janira Hopffer Almada (Cap-Vert), Chantal Kambiwa (Cameroun), Shazia Marri (Pakistan), Attila Mesterhazy (Hongrie), Rafael Michelini (Uruguay), Mario Nalpatian (Arménie), Umut Oran (Turquie), Julião Mateus Paulo (Angola), Alexander Romanovich (Russie), Nabil Shaath (Palestine), Ousmane Tanor Dieng (Sénégal), Bokary Treta (Mali); les président honoraires de l’IS Mustafa Ben Jaafar (Tunisie) et Tarja Halonen, ancienne Présidente de Finlande. Ils ont été rejoints par le Président de la Guinée Alpha Condé, actuel président de l’Union africaine, le Président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré, le premier ministre de la Moldavie Pavel Filip, Kevin Rudd, ancien premier ministre australien et président de l’Asia Society Policy Institute, Miguel Vargas, ministre des Affaires étrangères de la République dominicaine et président du PRD, Bert Koenders, ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, Mustafa Akinci, leader chypriote turc, et les représentants du gouvernement du Mozambique et de l’Afrique du Sud.

 

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