L'IS à la 129ième Assemblée de l'Union interparlementaire, Genève

8 Octobre 2013

En connexion avec la 129ième Assemblée de l’Union interparlementaire (UIP) organisée à Genève, Suisse, du 7 au 9 octobre 2013, l’Internationale Socialiste a tenu sa réunion régulière de parlementaires de la famille politique de l’IS le 8 octobre.

La réunion a rassemblé des parlementaires d’Angola, Argentine, Belgique, Canada, Chypre, Espagne, Finlande, Ghana, Grèce, Haïti, Irlande, Maurice, Maroc, Nicaragua, Niger, Panama, Pakistan, Portugal, République dominicaine, Royaume-Uni, Saint Marin, Suède, Timor Leste, Turquie, Venezuela, Zambie et un représentant du Fond mondial.

Les discussions se sont concentrées d’abord sur une révision de questions abordées lors de la dernière réunion à Quito, Equateur, deuxièmement sur les développements en Syrie et au Moyen-Orient, troisièmement sur l’économie mondiale et les développements récents aux Etats-Unis, ainsi qu’une évaluation de quelques situations nationales.

En ce qui concerne les questions traitées lors de la dernière réunion, le Secrétaire général de l’IS, Luis Ayala, a informé les participants des développements positifs au Mali, où Ibrahim Boubacar Keita, leader du RPM, parti membre de l’IS, a gagné les élections présidentielles le 11 août, ouvrant la voie au rétablissement et renforcement des institutions démocratiques, à la résolution politique des questions qui ont mené à la rébellion dans le Nord, et à la fin d’activités de groupes qui ont utilisé la terreur contre la population malienne. A propos du Ghana, un autre point abordé lors de la dernière réunion, il a rapporté que la Cour suprême a confirmé la validité des résultats de l’élection présidentielle et l’élection légitime du Président John Dramani Mahama, leader du NDC, parti membre de l’IS, soulignant les références démocratiques du Ghana et mettant une fin aux affirmations d’irrégularités par l’opposition. Conformément à l’engagement continu pour la cause des parlementaires, journalistes et intellectuels emprisonnés, et tel que discuté lors de la dernière réunion, le Secrétaire général de l’IS a rapporté que l’IS a suivi de près le procès Ergenekon, auquel il a assisté au nom de l’organisation pour faire preuve de soutien aux prisonniers injustement détenus et leur droit à un procès équitable.

Concernant les développements récents en Syrie, les participants ont souligné que les affrontements continus et le déplacement au sein et à l’extérieur de la Syrie, ainsi que le fait que des groupes terroristes tels qu’Al-Qaïda infiltraient le pays, aggravaient la situation tendue dans le Moyen-Orient. Durant le débat animé il a été souligné que la communauté internationale devait se montrer à la hauteur de ces engagements et que bien que les discussions politiques et l’action sur la destruction des armes nucléaires étaient nécessaires, les problèmes cruciaux persistants ne pouvaient pas être mis de côté ou oubliés. La régionalisation du conflit avait de graves conséquences pour les pays voisins tels que le Liban et la Jordanie qui avaient beaucoup de mal à gérer l’afflux de réfugiés fuyant la répression du régime Syrien. L’aide humanitaire était plus nécessaire que jamais afin d’aider les plus de deux millions de réfugiés qui étaient actuellement enregistrés en dehors des frontières syriennes. Il y avait un large consensus qu’il fallait trouver une solution politique, pacifique au conflit. Des solutions imposées n’allaient pas avoir de succès et une approche stratégique globale du conflit devait être définie. L’IS avait une importante contribution à faire à cet égard. Tenant compte des derniers développements en Iran on pouvait espérer que l’Iran pourrait jouer un rôle différent dans la recherche d’une solution négociée en Syrie. Le Secrétaire général de l’IS a rappelé que ce qui avait commencé comme faisant partie du «printemps arabe» et avait été une lutte pour la démocratie, les libertés et droits était devenu avec le temps un conflit armé dans certains pays. L’IS était particulièrement impliquée dans cette question ayant comme base que seul la démocratie sera suffisant. Les participants ont souligné que le Conseil de sécurité de l’ONU devait faire partie de toute décision qui allait avoir des conséquences sur le terrain affectant la paix et la sécurité, et une feuille de route politique pour les prochaines mesures à prendre devait être élaborée. Etant donné la situation d’urgence, l’IS avait décidé de tenir sa prochaine réunion de Conseil à Istanbul, Turquie, dans l’optique de traiter ces développements pressants au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et d’impliquer différents acteurs de la région afin de contribuer de manière politique à une solution démocratique et à une fin du conflit.

Sur le thème de l’économie mondiale, tenant compte de la situation actuelle aux Etats-Unis et des développements dans d’autres économies du monde, en Europe et dans les économies émergentes, la demande mondiale allait probablement diminuer dans un avenir prévisible. A long terme, plus de politiques social-démocratiques étaient nécessaires pour stimuler l’économie et il était particulièrement important de faire passer le message, surtout au niveau international, que les mesures d’austérité empêchaient la croissance et la création d’emplois. Dans ce monde multipolaire, il y avait aujourd’hui de nombreux acteurs différents avec une influence majeure et ils devaient tous être pris en compte. Le Secrétaire général a expliqué que l’IS avait été très active sur ce sujet avec une Commission sur la crise financière de haut niveau qui était parvenue à la conclusion évidente que la crise financière n’avait pas été causée par des dépenses excessives, ni par un gaspillage et l’inefficacité dans le secteur public, ni par le coût de la sécurité sociale ou que les gens ne travaillaient pas assez, mais qu’elle était le résultat de trop peu de réglementation de l’économie mondiale ainsi que de politiques et d’actions à hauts risques intentionnelles qui avaient mené le système financier au bord de l’effondrement. La position de l’IS avait clairement été exprimée en faveur de plus d’investissement dans les personnes et dans les stratégies de croissance et la création d’emplois – telles étaient nos priorités. Et en ce qui concerne les économies en développement, comme nous pouvions le voir, dans des pays avec la démocratie et une bonne gouvernance, la lutte contre la pauvreté et pour la croissance avait plus de succès. Des pays dans notre propre famille donnaient l’exemple à cet égard, tel que le Niger où le Président Mahamadou Issoufou travaillait très dur pour faire sortir son pays de la pauvreté avec des premiers signes de succès. La même chose s’était passée en Zambie et dans d’autres parties de l’Afrique et de même en Amérique latine, où nous pouvions observer des effets similaires dans la relation entre la bonne gouvernance et l’éradication de la pauvreté. Il a été souligné que lorsque différentes positions de la gauche et de la droite se rapprochaient du centre cela permettait aux extrémistes ou populistes de devenir plus visibles et de prendre plus d’importance. La prochaine réunion du Conseil de l’IS à Istanbul allait traiter la question de l’économie en mettant l’accent sur la croissance, l’emploi et l’égalité, et pour un nouvel agenda pour le développement d’une position claire de centre-gauche.

Le représentant de l’Haïti a brièvement présenté la situation dans son pays natal, où des délais répétés pour les élections parlementaires et sénatoriales menaient le pays au bord de l’illégitimité démocratique. Il a demandé le soutien de l’IS dans leur lutte pour maintenir leurs droits démocratiques et la tenue d’élections libres et justes. Sur la question d’une décision récente prise par la Cour constitutionnelle de la République dominicaine concernant la citoyenneté de Dominicains d’origine haïtienne, il a été convenu que les parties concernées allaient se rencontrer pour en discuter plus amplement.