Réunion du Conseil aux Nations Unies à Genève

12-13 decembre 2014

Le Conseil de l’Internationale Socialiste a tenu sa deuxième réunion de l’année 2014 les 12 et 13 décembre aux Nations unies à Genève. Le thème principal à l’ordre du jour était « La paix et la sécurité internationales : résolution des conflits et arrêt du terrorisme ». Des débats ont également porté sur notre travail pour mettre en place de nouvelles démocraties et renforcer la gouvernance démocratique, ainsi que sur la dimension humaine des migrations et la situation critique des réfugiés (liste des intervenants).

Le Secrétaire général de l’IS Luis Ayala, à l’ouverture du Conseil, a exprimé que l’Organisation des Nations unies était un lieu particulièrement approprié pour ces discussions, puisque cette institution partage de nombreux principes et valeurs avec l’Internationale Socialiste. Il réfléchit que les thèmes à l’ordre du jour étaient au centre de l’actualité mondiale, la résolution des conflits devant faire l’objet d’une attention particulière. C’est pourquoi il était important que de nombreux participants directement touchés par ces conflits prennent part aux débats afin de transmettre leur témoignage – parmi eux des représentants des partis membres de l’IS et des invités venus d’Irak et Syrie, d'Israël et Palestine, ainsi que d’autres régions du monde victimes de conflits (liste des participants au Conseil).

Michael Møller, Directeur-général des Nations unies à Genève, a souhaité la bienvenue à tous les participants, avant d’appeler de ses vœux une collaboration plus proche entre les Nations unies et les acteurs politiques, les parlements et les partis. Il a évoqué l’insécurité mondiale en hausse et l’accroissement des inégalités, qui entraîne un désintérêt et un mécontentement de plus en plus fort. C’est pourquoi il a affirmé la nécessité d’adopter des valeurs et principes partagés, afin de dépasser l’idée selon laquelle en matière de droits, il suffit de vouloir pour pouvoir. Enfin, il a déclaré que dans la lutte pour la solidarité, l’égalité et la justice, les Nations unies répondraient présentes.

Le Conseil a ensuite été adressée par António Guterres, Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés et ancien Président de l’Internationale Socialiste, de s’adresser au Conseil. Il a rappelé l’ampleur de la crise à laquelle la planète est confrontée, en raison du nombre de personnes déplacées, qui augmente rapidement. Si la tâche de l’HCNUR est particulièrement importante en Syrie, où sévit une « méga crise », la situation en Centrafrique, au Soudan du Sud et au Nigeria continue de causer d’intenses souffrances et de semer la destruction parmi les populations de ces pays. António Guterres a prévenu que le système humanitaire atteignait un point de rupture, puisqu’il déplore une pénurie des ressources alimentaires à destination des réfugiés, grands perdants de ces conflits dont personne ne sort gagnant. Il a donc souligné la nécessité de résoudre les causes premières à l’origine de ces crises humanitaires, lesquelles doivent trouver de toute urgence une solution politique.

George Papandreou, Président de l’IS, a évoqué la force du partenariat actuel entre l’IS et les Nations unies. Il a souligné l’importance de la justice sociale et de l’égalité aux yeux du mouvement social-démocrate mondial, qui se caractérise par la lutte en faveur de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme dans le monde entier. Ces valeurs sont de plus en plus importantes en cette période difficile, marquée par la violence et le sectarisme, la politique de la peur et de la colère, la crise mondiale des réfugiés, l’épidémie d’Ébola et la persécution des peuples qui se battent pour la démocratie. George Papandreou a souligné que la politique de l’IS incarnait à la fois la nécessité et la possibilité de coopérer afin de trouver une solution équitable et internationale à ces défis mondiaux, dans le respect du principe de solidarité.

Concernant le thème principal de « La paix et la sécurité internationales : résolution des conflits et arrêt du terrorisme », le Conseil a écouté un certain nombre d'acteurs du terrain, présents dans les conflits syrien et irakien, lesquels prennent rapidement de l’ampleur. Hadi al Bahra, Président de la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution syriennes, s’est exprimé devant l’assemblée : il a appelé la communauté internationale à peser dans la résolution de la crise syrienne, malgré la nécessité d’une solution politique pour obtenir la paix sur le long terme. Après avoir rappelé que la majorité du peuple syrien souhaitait une société libre, démocratique et placée sous le signe de l’intégration, il a envisagé un gouvernement représentant tous les Syriens, quelles que soient leurs origines ethniques et leur religion.

En ce qui concerne la lutte contre Daesh et son insurrection terroriste dans le nord de l’Irak et en Syrie, des représentants du Gouvernement régional du Kurdistan dans le nord de l’Irak, et des partis politiques représentant la population kurde du nord de l’Irak et de Syrie, ont décrit en détail leurs efforts récents pour affronter les forces terroristes et stopper leur progression. Ils ont par ailleurs demandé à la communauté internationale de les aider à mettre un terme à ce conflit. Une déclaration sur la lutte contre le terrorisme dans le nord de l’Irak et en Syrie a été adoptée à la fin de la réunion ; elle reflète les idées échangées concernant ce conflit très violent et inquiétant.

Les débats ont également porté sur un autre conflit encore non résolu au Moyen-Orient : la question d’Israël et de la Palestine. Des représentants des partis Meretz (Israël), Fatah et PNI (Palestine) ont pris part aux discussions ; pendant cette réunion du Conseil, ils se sont accordés sur une déclaration sur la paix au Moyen-Orient, qui reflète l’engagement de l’IS et de ses membres israéliens et palestiniens envers une solution à deux États et la reconnaissance d’un État palestinien.

Les contributions enrichissantes au sujet du thème principal sont résumées dans une déclaration du Conseil concernant la résolution de conflits, qui insiste sur le rôle de la social-démocratie en tant que mouvement pour la paix et l’importance fondamentale de la gouvernance globale dans les efforts pour éliminer la guerre et la violence.

De nombreuses interventions éclairantes ont été entendues quant au travail pour mettre en place de nouvelles démocraties et renforcer la gouvernance démocratique, y inclus la présentation d’un rapport de l’Envoyé spécial de l’IS qui s’est rendu à Caracas, au Venezuela, José Antonio Viera-Gallo. Malheureusement, dans le monde entier, un nombre encore trop élevé de démocrates engagés sont victimes des représailles en raison de leurs convictions. Tel est le message qui a été adressé au Conseil en toute franchise lors des interventions spéciales par Lilian Tintori, épouse de Leopoldo López, leader de Voluntad Popular, emprisonné au Venezuela depuis février, et par Marina Adamovich, épouse de Mikalaï Statkevich, leader du parti d’opposition BSDP en Biélorussie, membre de l’IS, qui est incarcéré depuis 2010. Le Conseil a adopté des déclarations sur la démocratie au Venezuela et en Biélorussie, déclarations dans lesquelles l’IS demande la libération de Leopoldo López, Mikalaï Statkevich et tous les autres prisonniers politiques de ces pays. De même, le Conseil a approuvé une pétition à l’attention du gouvernement de Bahreïn afin de réclamer la libération d’Ibrahim Sharif, leader de l’opposition qui purge actuellement une peine de 5 ans.

Le Conseil a également adopté une déclaration sur la démocratie qui exprime l’engagement profond et fondamental de l’Internationale Socialiste envers la mise en place, le développement, le renforcement et la protection de la démocratie. Cette déclaration faisait suite aux contributions et points de vue de représentants venus de toutes les régions du monde.

Concernant la dimension humaine des migrations et la situation critique des réfugiés, le Conseil a écouté un compte rendu de l’activité récente du Comité des Migrations de l’IS, présenté par Marco Di Lello (PSI, Italie), Vice-président de ce Comité. Lors de sa dernière réunion, organisée à Catane, le Comité des Migrations a continué l’élaboration de la Charte des migrants, qui fournira un support commun au sujet des migrations, pour les socialistes à la fois des pays du nord et du sud, en insistant sur la dignité, les droits et les libertés des migrants.

Pendant toute la durée de la réunion, plusieurs interventions ont évoqué l’urgence médicale qui reste d’actualité dans les pays touchés par l’épidémie d’Ébola. Un sentiment était partagé par tous : c’est le virus qu’il faut isoler, et non les pays touchés. Le Conseil a adopté une résolution concernant Ébola afin d’exprimer la position de l’IS au sujet de ce problème de santé publique.

Le compte rendu du Comité Éthique a été présenté par son Président, Gilles Mahieu. Ce Comité a poursuivi le travail entrepris depuis le dernier Congrès, à savoir l’évaluation des nombreuses nouvelles demandes d’adhésions soumises à l’IS. Le Comité a proposé d’accepter les candidatures suivantes : le Congrès national indien (INC, Inde) et Voluntad Popular (VP, Venezuela) en tant que membres de plein droit ; le Congrès des progressistes (APC, Nigeria) comme parti consultatif (dans l’attente du compte rendu du rapporteur) ; le Parti Lumumbiste unifié (PALU, République démocratique du Congo), le parti Komala du Kurdistan d’Iran (KPIK, Iran), et le parti Komala du Kurdistan (KPK, Iran) en tant que partis observateurs ; et le Forum euro-latino-américaine des députés progressistes et socialistes, en tant qu’organisation associée. Le Conseil a approuvé les recommandations du Comité.

Maurice Poler, co-Président du Comité d’Administration et des Finances de l’IS, a quant à lui présenté le compte rendu du Comité ainsi que le budget 2015, qui a été adopté. Après la décision lors de la précédente réunion du Conseil de renforcer les statuts quant au non-paiement des cotisations, il a énuméré les partis qui cessent immédiatement d’être membres de l’IS, n’ayant pas payé leurs cotisations pendant trois ans ou plus. Ces décisions ont été adoptées à l’unanimité.

Miguel Vargas (PRD, République dominicaine), Président du Comité pour l’Amérique latine et les Caraïbes, a présenté le travail de son Comité, en évoquant plus particulièrement la dernière réunion, qui s’est tenue à Washington, au siège de l’Organisation des États américains.

Un vote a eu lieu pendant la réunion du Conseil afin de pourvoir deux postes au sein du Présidium de l’IS : Pedro Sánchez (secrétaire général du PSOE, Espagne) et Umut Oran (CHP, Turquie) ont été élus à l’unanimité. Le Conseil a également soutenu à l’unanimité la nomination de Carme Chacón (PSOE, Espagne) au poste de Président du Comité Méditerranée de l’IS. Ce Comité a par ailleurs annoncé son intention d’entreprendre une mission dans le Sahara occidental et de présenter ses conclusions devant le Conseil.

Enfin, le Conseil a adopté une déclaration concernant l’Uruguay et une déclaration de solidarité envers les proches des étudiants mexicains qui ont disparu en septembre dernier. Face au nombre important de parlements à travers le monde qui ont adopté des déclarations reconnaissant le génocide arménien, le Conseil a décidé d’inscrire cette question à l’ordre du jour de sa première réunion de 2015, 100 ans après la tragédie.

Rapport sur les Activités et déclarations depuis le dernier Conseil
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